Je suis vieux jeu ou bien?

Vu sur LinkedIn, une annonce de job de Scrum Master en full remote…
Moi qui croyais en « Les individus et les interactions plus que les processus et les outils »
Et puis la transparence, le dialogue direct…

J’hésite entre « je suis ringarde » et "j’ai perdu tout espoir dans l’humain "…

Au secours, je sombre…

:hugs:

Des interactions on en a toujours, ne pas avoir d’interaction est une forme d’interaction :grimacing::sweat_smile::wink: Un peu comme décider de ne pas choisir :thinking::sweat_smile:

J’ai découvert et mon ‹ agilité › a grandi en distanciel (merci covid), mes interactions et l’humain n’ont jamais été autant au centre de mes préoccupations et aussi fortes alors que je suis pratiquement toujours en distanciel encore aujourd’hui.

Peut être faut il accepter que c’est différent, donc déjà en avoir conscience, mais que comme dans tout il y a du positif et du négatif et que c’est surtout un bon équilibre qu’il est important de viser, non pas entre présentiel / distanciel, mais entre les avantages et les inconvénients de chaque mode ?

(Tu as le lien vers le poste ? :rofl:)

C’est assurément plus éprouvant a distance avec énormément de non verbal manquant.

Mais on s’adapte.

A mes yeux, l’important c’est qui paye l’addition de cette adaptation ?

Est-ce l’équipe qui prend la charge mentale ?
L’entreprise accepte que cette distance a un impact ?

Sujet intéressant mine de rien. Je me posais la question suivante : lorsque les développeurs sont eux-même en full remote, car c’est leur volonté et que la boîte est en accord avec ce principe, comment être un « bon » Scrum Master dans ces conditions ? Cela change-t-il fondamentalement la manière de faire ? Ou bien est-ce surtout une question d’outils collaboratifs ?

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Après… C’est pas comme si les transports pour venir au bureau n’avaient pas un impact aussi !

Avec les mêmes questions que tu poses :
Est-ce l’équipe qui prend la charge de ces contraintes ?
L’entreprise accepte que ces contraintes ont un impact ?

Et on pourrait rajouter bien entendu le sujet de l’impact environnemental : en général ça dépense moins d’énergie / crée moins de CO² de rester chez soi ou du moins à proximité de son domicile. Les sujets environnementaux étant un autre point dont une entreprise responsable doit se soucier…

(ouais, moi je suis team remote et je suis bien content de bosser depuis chez moi)

C’est un excellent sujet. D’autant plus que nous sommes un peu dans ce cas dans ma boite. J’avais un doute au debut, en 2011 quand j’ai vu que le metier et POs étaient sur Paris et les dev des fois testeurs en région.

Aujourd’hui, après 12 ans, fort est de constater que ça marche. C’est pas toujours facile mais faisable.
Dans l’équipe où je suis actuellement, la PO est avec nous en région, c’est cool, mais ne change pas grand chose finalement.

J’ai juste un sujet sur le FULL remote.
Chez nous, c’est 2 jours de presentiel en équipe obligatoirement sur ton site de rattachement.
On se rencontre tous, tous les mois physiquement.

Ça fonctionne. C’est pas la distance, le réel problème.

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Je trouve ce sujet très interessant et je suis très intéressé par ce que vous avez écrit.
Dans l’équipe Scrum dans laquelle je suis Scrum Master, nous avons mis en place une Conf Teams (audio et video) mais rien d’obligatoire sur laquelle nous sommes connecté toute la journée, au début les personnes ont eu du mal à se connecter, et maintenant , c’est systématique et même voir certain(e)s sont plus bavard(e)s en ligne qu’au bureau.
Nous avons diminuer ainsi le % de non verbal du distanciel.
On a 3 jours de télétravail, ca marche bien

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Salut à tous ! Du coup, on va faire une vidéo sur ce sujet. J’espère que vous la trouverez utile.

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La Conf Teams, c’est une catastrophe d’un point de vue impact environnemental…
Et je suis d’accord avec Emmanuel, le télétravail, la distance, depuis 2020 on a tous pris l’habitude.
Mais le FULL remote, ne jamais se voir en vrai… et je me vois mal, arrivant nouvelle Scrum Master dans une équipe, démarrer en full remote. Comment on prend la température de l’équipe ? Comment on s’y prend pour la periode d’observation, pour faire connaissance avec les membres de l’équipe, avec les parties prenantes, pour comprendre les rouages de la boîte…

J’aime beaucoup le télétravail, mais pas que ça tout le temps. Et je crois que ce qui me dérange le plus c’est que l’annonce était rédigée comme si le full remote était le paradis…

A lire vos reponses, je dois être vieux jeu…

Yes! Bonne idée, même si j’ai l’impression d’être la seule ici à avoir besoin de voir les gens en vrai…

Non, pas vieux jeu. Je suis du même avis que toi. :wink:

Avec en plus pour l’instant (et c’est à prendre avec des pincettes parce que les sources sont diverses et variées) des chiffres qui montrent une hausse des burn-out, et des risques psycho-sociaux (isolement, addiction) et une plus grande difficulté à répondre à des problèmes complexes.

Je m’interroge personnellement sur deux points qui restent pour moi essentiels:

  • l’encadrement d’alternant/stagiaire en full remote, ça marche comment ?
  • la vie syndicale en full remote, ça marche comment ?

Mais nooon, on a tous des caractères différents, et même si je suis moi-même « team remote » je comprends complètement que d’autres personnes aient ce besoin.

Je citerai par exemple Marilyn Kol @Marilyn qui a besoin de ce contact humain pour pouvoir utiliser ses « super pouvoirs » de facilitatrice, et qui filtre les missions qu’elle accepte en ce sens.

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Je comprends que la manière dont l’annonce est rédigée te dérange car tu es complètement désalignée. Mais dis-toi que c’est l’inverse pour d’autres personnes qui cherchent spécifiquement ça. Je ne vois pas de problème dans ta perception ni de maladresse dans leur message. Juste que le message ne t’est visiblement pas adressé.

Autrement, pour répondre à tes interrogations, je dirais que c’est possible aussi à distance… J’ai l’impression de le faire moi-même, avec succès. Ce qui, à nouveau, ne veut pas dire qu’il y a un quelconque problème avec toi : nous ne sommes juste pas la même personne, on n’a pas le même caractère, on n’a pas les mêmes besoins, on n’a pas les mêmes atouts et difficultés.

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Et bien comme avec n’importe quel autre relation de collaboration ?

Par exemple, on pourrait…

  1. Donner une vision claire des objectifs et des attentes
  2. Bien articuler qu’on est disponible, et effectivement se rendre très disponible en répondant rapidement aux chat et en organisant des points visio ad hoc dès qu’on sens que la personne encadrée est un peu perdue
  3. Et de manière pratique, se faire un call quotidien de 15 minutes pour vérifier que tout va bien et détecter rapidement les difficultés et blocages + faire un call hebdo de 30 minutes / 1 heure pour se préoccuper de la personne et de sa montée en compétence plutôt que de l’opérationnel

Et je sais pas toi, tout ce que j’ai écrit là, ben en fait ça devrait être le B.A.BA de l’accompagnement des stagiaires et des alternants, qu’on FORME en entreprise et non pas qu’on exploite en les laissant se débrouiller seul à faire des tâches subalternes qui ne mériteraient pas de payer correctement une personne pour les faire. Et tout ce que j’ai écrit n’a finalement pas grand-chose à voir avec le fait qu’on soit à distance ou pas : seulement, le fait d’être à distance le rend obligatoire sous peine de faire sinon un fiasco, alors qu’en présentiel on laisse les gens patauger dans la soupe et les plus dégourdis du lot s’en sortent pas trop mal.

Enfin bon, le sujet de fond reste quand même de se rendre disponible et de bien expliquer aux personnes qu’elles peuvent et doivent nous solliciter.

Merci beaucoup Jean-pierre… :smiling_face_with_three_hearts:

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Dans la théorie, oui. Dans la pratique, les jeunes ne sont pas des robots et quand bien même le cadre est posé, le besoin d’avoir une présence humaine pour accompagné est un plus immense, surtout pour des personnes entrant dans le monde du travail et donc avec des frontières vie privée / travail beaucoup plus flou. Personnellement, apprendre un tout nouveau boulot en étant full remote, ça ne me fait pas du tout rêver.

À nouveau, il existe des personnes différentes avec des caractères, des besoins et des sensibilités différentes.

Dans mon stage ainsi que dans mon premier CDI (avec mon maître de stage, donc dans la continuité) on avait un mode de fonctionnement du style 2 jours ensemble au bureau + le reste à distance chez soi et ça ne m’a pas du tout dérangé, j’étais même demandeur de ce mode de fonctionnement.

Certes ce n’était pas du « full remote », mais de l’autre côté en 2004 on ne faisait pas des visio et on n’utilisait pas de tableau blanc numérique comme on le fait aujourd’hui. Ce que je veux dire par là c’est que ça n’aurait pas été le manque de contact physique qui m’aurait dérangé mais simplement la difficulté à collaborer et travailler ensemble, que je trouve tout à fait correcte avec les outils qu’on a aujourd’hui.

Je le redis : attention, mon but n’est pas de promouvoir le « full remote » à tout prix. Juste que pour moi c’est un mode de fonctionnement qui me va bien. Et que je comprends très bien que cela n’aille pas à d’autres personnes, qui ne sont pas moi et qui ont des besoins différents. Sur le fond, ça pose surtout la question du cadre de travail que l’on décide pour l’organisation, et de recruter des personnes qui sont alignées avec ce mode de fonctionnement (qu’il s’agisse du full remote, du zéro télétravail, ou de l’hybride).

En ce sens je dirais que l’offre de recrutement LinkedIn remontée par @Cecile.Vivant est donc très pertinente : elle va attirer les personnes qui cherchent ce mode de fonctionnement tout en repoussant celles qui n’en veulent pas. Le but n’est pas de recruter à tout prix mais de recruter la bonne personne, la personne avec qui il y aura un « fit », dans les deux sens.

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Et puis, je dirais que l’on peut changer avec le temps ! Sommes nous pas des agents du changement ?! Pourquoi pas nous !
Avant 2020 pour moi c’était impensable le télétravail. Maintenant, j’avoue que j’y ai pris goût ! Je me suis adapté.
Dans un petit coin de ma tête, je me dis que le temps passe et que je voyage peu finalement pour x raisons. Le full remote serait la solution pour travailler et voyager. Cela me demanderait une nouvelle adaptation pro et perso. Un gros changement !
Donc je ne suis pas surpris par cette offre et je pense que l’on en verra de plus en plus.

Je ne m’exprime pas encore, mais un très grand merci à Cécile d’avoir engagé la question et ouvert un débat, à Jean Pierre pour ses réponses concrètes (empiriques), puis Sébastien qui vient de m’ encourager par la phrase « agents de la conduite du changement ».

Je ne suis que padawan et ne peux apporter de valeur conséquente à la question mais y participe suite à échange avec Albane qui va certainement nous développer un notre motivation et mindset, comme vous dites souvent.

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