Ok, partons sur les chemins de la théorie. Je sais qu’il existe des chiffres sur tout ce dont je vais parler, mais je n’ai pas le temps actuellement de les ressortir/étudier.
D’abord, la documentation, ça peut être tout et n’importe quoi. Une notice, une F.A.Q, une recette, une annexe contextuelle, un résumé, un mode d’emploi… Y’en a pour tous les goûts, et plus loin, pour tous les usages.
Dans l’absolu, pour les tâches qu’on appelle « algorithmiques », un plan détaillé à suivre est tout ce que l’on demande (encore une fois, pensez recette, notice, …). Pour des tâches « heuristiques », là, la documentation va demander plus d’efforts.
Un premier pas (souvent mal implémenté d’ailleurs…) est la F.A.Q. J’explore un domaine qui m’est peu familier, il est très probable que je me pose les même questions que d’autres néophytes sur le sujet.
Quand je dis que les FAQ sont mal implémentées, c’est que les dites questions sont « imaginées » par une équipe dev ou marketing avec tous les biais que ça génère. Les questions à prendre en compte sont celles que les utilisateur·rices se posent, pas celles que VOUS avez dans la tête.
Ceci étant dit, on entraperçoit derrière ça un mécanisme assez intéressant : là où la tâche algorithmique nécessite une documentation tombant dans le domaine de l’injonction, pour ce qui est de l’heuristique, on est dans le domaine du dialogue. Ce sont des questions que les gens se posent, pas des ordres qu’ils ou elles attendent d’exécuter.
En partant de là, il est facile de comprendre qu’un format statique (c.a.d une FAQ ou une notice de fonctionnement détaillée) aura une portée plutôt faible pour répondre au besoin d’exploration de l’usager·ère. D’autant plus que, par exemple, la documentation d’un outil de dessin vectoriel ne va pas s’encombrer d’une introduction à la notion même de vectorialisation puisqu’elle est souvent prise comme un prérequis à l’utilisation.
Du coup, on pourrait sûrement se demander si cette discussion n’aurait pas intérêt à prendre d’autres formats. Généralement, le premier reflexe qu’à ma femme quand un appareil ne marche pas, ce n’est pas de regarder le manuel mais de me demander si je sais comment ça marche (humain, animal social, toussa toussa). Je deviens de facto sa source de documentation sur le sujet. Du coup, contrairement à ce qu’on pourrait penser, une documentation exhaustive n’est pas forcément le premier point d’arrêt d’une personne, bien au contraire. Imaginez maintenant qu’une IA sache faire le même travail quand vous lui posez une question sur un produit. (Bienvenue dans la documentation GPT powered)
Ce que j’entends derrière tout ça, c’est que les besoins qui se cachent derrière la documentation sont parfois difficilement adressables de manière formelle en fonction du degré de complexité du domaine et que des agents conversationnels, humains ou pas, seront souvent bien plus efficace que des documentations exhaustives. (des preuves ? stackoverflow, les subreddits de pleins de produits, toutes les études UX sur le sujet).
Je répondrais dans un second temps aux questions que tu poses @const mais j’avais déjà ça en préambule à déblayer.