Suite à une carrière dans le champ socio-éducatif avec des responsabilités d’encadrant, je suis devenu chef de projet MOE junior. Je souhaiterais évoluer vers un poste de Product Owner à court terme.
Je suis en train de passer une certif UX pour me donner des clés de compréhension au métier d’UX designer.
J’ai aussi prévu d’apprendre les rudiments sur Python pour explorer le Deep Learning (IA) mais ce n’est pas encore fait. Autrement dit, je suis limité, à ce jour, dans ma compréhension des enjeux tech.
Ce qui me surprend, c’est qu’au gré d’échanges avec les recruteurs ou ce que je vois dans les annonces, je vois des listes de stack énormes à connaître, en tout cas à appréhender.
J’avoue être perdu sur le « comment devenir PO sans background tech? ». → ce qui me semblait être un objectif atteignable il y a quelques mois.
Avez-vous observé une tendance de fond avec plus d’exigence technique qu’auparavant ?
Car je suis intéressé par la tech en tant qu’outil mais dans son aspect opérationnel. J’aime pas coder quoi !
Est-ce prétentieux, raisonnable de s’attaquer à une fonction de PO avec un vernis tech « on going » ?
Sinon, autre approche, vous paraîtrait-il pertinent d’évoluer vers un poste d’AMOA pour entamer une transition plus orientée besoin métier-fonctionnel ? Puis après postuler sur un poste de PO car j’aurais amélioré ma compréhension des enjeux fonctionnels.
Oui, le PO doit avoir quelques notions dans le métier et la tech, sans quoi ça peut être compliqué. Par contre, connaitre les stack techniques, savoir coder, etc … c’est clairement une erreur de casting. L’expertise qu’on devrait rechercher chez un PO c’est d’abord la fonction marketing. Le reste c’est des aptitudes supplémentaires, bien utiles et potentiellement différenciantes.
En fait c’est la même chose avec n’importe quel rôle de chef de produit. Un chef de rayon BD à la Fnac qui ne connaitrait pas R. Goscinny, ou la différence entre un manga et une BD franco-belge ça interpelle. Par contre s’il sait pas dessiner c’est pas un drame. En comparaison, demander à un PO de savoir coder en python c’est comme demander d’avoir des compétences en microbiologie ou en agriculture à un chef de rayon boulangerie d’un supermarché.
Le problème c’est que de nombreuses organisation font du Scrum sans faire du Scrum. Ils ont adopté les rituels, mais l’organisation reste centrée sur le Delivery de petits items de backlog. Du coup on recherche des PO « techniques » qui font en fait un rôle d’analyste et produisent des spécifications techniques pour que les développeurs les implémentent.
Normalement, au contraire, le PO est pas là pour proposer des solutions, mais décrire des besoins utilisateur, du point de vue de ceux-ci, par exemple : « j’ai besoin que le chef de rayon puisse éditer une liste du stock et le montant total de sa valeur ». Ca doit être des trucs assez gros mais dont on ignore si ça va vraiment être utile. Donc on ne va pas non plus estimer si ça fait plutôt 525 ou 532 jours à développer, ça doit juste faire « beaucoup ». De là on demande aux développeurs de faire un proto en 50 jours, et on voit ce qu’en font les utilisateurs.
Donc sur ce genre d’entretien, je pense qu’il faut en profiter pour challenger la compréhension de Scrum de l’organisation, et voir si elle-même est critique sur le rôle ou non. Des fois les annonces sont écrites d’une mauvaise manière parce qu’il y a une déconnexion entre le RH qui l’a rédigé (en copiant collant depuis une source discutable) et le manager qui veut recruter un « vrai » PO.
Merci pour ton point de vue. Le souci est qu’il existe deux types de PO en gros, ceux qui sont dans des orga très orientées delivery (faiseur d’US) et des orga où delivery et discovery se complètent. Mais dans les faits, ces postes sont rares et s’appellent plus PM d’ailleurs dans l’imaginaire français de ma compréhension.
Pour exemple, je suis tombé sur plusieurs offres de la BPI qui semblent très exigeantes techniquement et j’avoue ne pas en comprendre le pourquoi… pourtant certain postes me parlent dans le produit.
Dans le même genre, des postes en ESN donc plutôt grosses orga in fine qui ont les même exigences.
J’avoue ne plus savoir comment orienter mes formations…