ce post fait suite au sujet " s’habituer à la médiocrité"
j’ai eu plusieurs rôles en tant qu’agiliste mais bien souvent j’ai endosse celui de Scrum Master
pendant plusieurs années j’ai eu la chance de pousser les curseurs hauts dans les pratiques, de faire grandir les équipes et les aider à bâtir des produits plus impactant - je trouvais notre métier multi casquette formidable, très humain avec beaucoup de sens
depuis la crise du COVID, j’enchaîne des missions dans des transfos où les personnes ne veulent pas vraiment de nous, s’en moque, proche de la retraite ( pas envie de faire d’efforts…), une hiérarchie qui fait sans cesse de la’politique et n’a aucune curiosité pour devenir meilleur pour leurs collaborateurs , une organisation et un système qui joue un grand théâtre où l’introduction de l’agilité semble être l’arbre qui cache la forêts des nombreux problèmes structurels ou RH qui gangrènent des équipes qui n’en peuvent plus
je suis un Don Quichotte qui fatigue et qui devient de plus en plus cynique,
les compétences réellement attendues pour un scrum master sont de plus en plus junior ( alors que la voie des possibles est immenses )
je croise beaucoup de coachs qui sont là mais ne prennent aucun risques avec le middle ou top management pour les amener à évoluer
la plupart du temps le système souhaite nous conformer à ses règles mais ce n’est pas notre rôle
et maintenant je regarde d’un oeil les derniers papiers sur le futur du scrum master et l’IA et ça ne s’arrange pas
qu’en pensez vous ? Je suis loin de votre réalité ou bien ?
je précise que j’ai quitté Paris pour une grande ville de province et franchement peu d’opportunités ou 90% des descriptions vous feraient dresser les cheveux sur la tête
La médiocrité, je la vois plus côté coaching agile : beaucoup trop de vœux pieux et de pseudosciences, beaucoup trop d’injonctions hypocrites à la remise en question des autres. Les réactions que tu décris me semblent être l’inévitable retour de bâton.
On en a en effet beaucoup parlé avant.
Personnellement j’ai eu cette possibilité d’entrer dans une boite avec de grosses convictions, et j’ai découvert que je parle beaucoup plus franc et que je prends beaucoup plus de risques.
Je vais au front en étant doux avec les gens et dur avec le système. Je change quelques petits comportements chez moi et je commence à aimer ça.
Après la très grande majorité des « coachs agiles » sont une catastrophe. Quand quelqu’un qui fait 25 ans de PMO dans une grande banque te dit que c’est un coach agile maintenant, je rigole… Bref…
Tout paradigme touche à sa fin, il va falloir commencer à regarder ailleurs. Même si j’essaie gentiment de sortir de l’agilité, je reste un agiliste (là où c’est utile). Dur d’en sortir
Sans que cela puisse être une généralité, les divers Scrum Master et coachs Agile que j’ai pu croiser dans ma carrière avaient tendance à apporter une solution de type prêt-à-porter, avec une méthodologie clé en main, sans vraiment la comprendre, ni sans comprendre le contexte de l’entreprise ni les défis de transformation beaucoup plus profonds qui étaient en jeu.
Nul besoin de préciser que leur intervention fut un échec (retentissant) qui a vacciné les diverses entreprises de faire de l’Agilité par la suite. Hélas.
Je pense ne pas être le seul à être relativement sceptique voire méfiant envers cette profession.
J’ai beaucoup de respect pour ce que le manifeste Agile a apporté à l’industrie IT. J’en fut l’un des premiers partisans à mes débuts de développeur, notamment pour avoir mis en place les bases de l’Extreme Programming dans mon équipe. Mais je ne suis vraiment pas satisfait des méthodologies qui en ont dérivé, dont Scrum (jetez-moi des pierres).
J’ai d’ailleurs quelques difficultés avec les affirmations disant que Scrum c’est la fin de l’Histoire, qu’il est possible de l’appliquer partout.
Nous avons aujourd’hui besoin de nouveaux paradigmes pour avancer, notamment, concernant une théorie sur la transformation des organisations et le changement dans les organisations dans laquelle les projets ne sont qu’une matérialisation d’un changement à l’œuvre.
Je ne suis pas non plus très satisfait par la « gestion de projet » au sens classique du terme, qui ne capture que le comment (et encore, il y aurait sans doute beaucoup à redire), sans comprendre le pourquoi.
Bref, tout reste à construire, ce qui est passionnant.
cela fait du bien de partager ce genre de sentiments.
Actuellement j’ai encore un regain intellectuel en formalisant Kanban pour mon client mais je regarde aussi ailleurs pour évoluer et utiliser mon expérience pour faire le bien dans mon prochain job
le rôle de scrum master non bullshit est compté, le modèle s’essouffle au rythme des dernières transfos
Cet article me fait quand même penser à un truc, et désolé pour aller sur ce terrain là mais…
On s’en bat non ? Genre y’a la guerre juste à côté, l’extrême droite se porte on ne peut mieux, la pauvreté continue de grimper, le racisme devient décomplexé, et on est de toute façon tous entrain de cramer à petit feu comme des p*tains de grenouilles, mais ouais, parlons du fait que la pauvre agilité va pas bien…
Je pense qu’il est utile d’en discuter tout de même parce que le coaching agile bullshit, notamment quand il est rempli de pseudosciences, fait beaucoup de mal aux employés. Cette conférence de Denis Migot souligne certaines des dérives et leurs conséquences : https://youtu.be/ekyS6nZdUqk
Je ne sais pas si c’est mon sujet qui te fait penser à ça… Mais dans ce cas aucun intérêt à se plaindre en effet. Etant désabusé et sans confrères dans les environs, cela fait du bien de partager avec vous
Que faites vous maintenant vis à vis de ça ? Vous avez changer de métier ? De domaine ? De vie ? Vous êtes devenu cynique ? Les petits pas sont devenu votre crédo et vous rongez votre frein ? Vous vous accrochez comme un bulot à son caillou à une mission pas trop mal ?
Certains logiciels ont un impact (ou sont censés en avoir un) sur la résolution des conflits armés, l’égalité de l’accès aux droits notamment des plus pauvres, la lutte contre le dérèglement climatique, le respect de la dignité humaine, ou encore la lutte contre les discriminations.
Bien sûr, il y a aussi plein de merdouilles qui servent simplement à transformer de l’argent en plus d’argent. Mais dire qu’on ne peut rien critiquer parce qu’il y a pire ailleurs est un appel à la fatalité.