Pour comprendre ma remarque, il faut comprendre la différence entre output et outcome. (attention, je vais caricaturer un peu)
Une output, c’est quelque chose qu’on livre, quoi que ça puisse être. C’est un élément qui est aujourd’hui l’unité de mesure standard pour les équipes souhaitant fliquer ce que font les devs et qui « savent ce qu’il faut livrer parce qu’on est trop intelligent.es #bigbrain ».
Une outcome, c’est un « but à atteindre ». Généralement, ça se matérialise par des objectifs comme une amélioration du temps qu’un process prend, ou une augmentation du taux de rétention, ou pleins d’autres sujets.
Le problème d’une approche orientée « output », c’est qu’on part donc vers une dynamique où la solution à un besoin est « unique » et identifiée. Elle entraine généralement une remise en question quasi-nulle une fois l’élément livré (ou alors très timide) et surtout une exploration du domaine du problème souvent à la main de la PO.
Une approche orientée « outcome » va lancer l’équipe dans une toute autre direction. Si je te donne un objectif d’augmenter le taux de conversion des prospects de 5%, tu te doutes que la/les solutions ne sont ni toutes égales, ni toutes souhaitables. Mais ce qui est surtout sûr, c’est que peu importe de qui la solution viendra, elle ne sera « validée » qu’une fois le résultat observé de manière empirique et mesurée.
Et là, on peut commencer à apercevoir un nœud.
On peut d’une part avoir une liste de courses drivée par des prises d’infos nébuleuses auprès d’utilisateur.rices vaguement identifié.es et se dire que si ça marche pas, c’est la faute du marché, ou la faute à pas de chance, quand les ordres ne viennent tout simplement pas de plus haut dans la hiérarchie. C’est généralement ce qui arrivera avec un.e PO débutant.e qui n’aurait pas compris le pourquoi du comment.
On peut d’un autre côté être drivé.es par des objectifs business clairement identifiés en équipe et se démener pour les atteindre (ça demande par contre que ces objectifs aient du sens pour tout le monde, mais ça c’est un autre sujet), ce qu’un.e PO expérimenté.e finira souvent par mettre sous la table.
La différence entre les deux, c’est l’expérience, et l’appui du SM qui aura fait comprendre à la PO le bien fondé d’une approche vis à vis de l’autre.